Atomic Community

Clé n°1 : Les rencontres synchrones

Comme on a vu avec l’étude de cas de Jean-Michel sur ma communauté, les communautés en ligne basées sur le chat asynchrone ne marchent pas. 

C’est pourquoi on va renverser le paradigme des communautés asynchrones.

Vous allez organiser votre communauté autour de rencontres synchrones : les ateliers.

Soyons honnêtes, les posts et les contenus en ligne, c’est pour du quick dopamine mais il n’y a aucune vraie relation ni valeur créée.

Et puis, comme les gens ont des vies chargées, ils ne savent pas s'engager tout le temps. Puis, un chat, c’est stressant.

Voilà pourquoi il leur faut des moments d'engagement synchrones, comme des ateliers participatifs.

Ce sont des rencontres de discussions basées sur un thème précis défini par l’animateur.

C’est un moment collaboratif où les participants échangent sur leurs expériences et leurs meilleures pratiques. 

N’importe quel membre de la communauté qui rencontre un problème dans sa vie peut organiser un atelier.

Si Marc décide d’organiser un atelier sur la gestion du temps parce qu’il rencontre beaucoup de difficulté à trouver du temps pour lui, il n’a qu’à organiser un atelier. 

Pour avertir les membres ? 

Une simple notification courte, de moins de 2 minutes à lire et c’est suffisant.

Quand c’est en dessous des 2 min de charge mentale, les gens peuvent traiter l’info directement.

Sinon, ils remettent à plus tard, c’est-à-dire jamais.

“Marc organise un atelier sur la gestion du temps le mardi 4 à 19h. Si vous voulez participer, cliquez ici. Et même si vous n'êtes jamais venus, vous êtes les bienvenus.”

Aussi simple que ça.

Ainsi, à chaque nouvel atelier qui se propose, certaines personnes y participent et d’autres pas.

Vous y participez seulement si ça vous intéresse. 

Ce qui est génial du coup, c’est que comme les sujets varient, les participants varient aussi.

Ce qui laisse une chance à ceux qui se sont désengagés du chat de se réengager !

Imaginez : vous avez rejoint une communauté d’un formateur en ligne. Mais au bout de quelques jours, vous avez complètement perdu le fil de la discussion sur le Telegram. 

Puis, vous recevez un email qui dit “Catherine organise un atelier sur Comment écrire des posts LinkedIn engageants”. Ça vous intéresse alors vous cliquez sur “participer”. 

Durant l’atelier, vous échangez vos astuces et recevez de nombreux conseils.

La discussion est stimulante.

L’atelier était si intéressant que vous participez à d’autres ateliers.

Mieux encore, vous organisez vous-même votre propre atelier.

Il suffit qu’un membre participe une fois à un atelier et ça lui donne généralement l’engouement pour participer à un nouvel atelier.

Voire d’en organiser un.

C’est comme un virus qui se propage au sein de tous vos membres.

Vous pourrez voir ci-dessous (en dessous des 3 clés) à quoi ressemble un atelier participatif. 

Clé n°2 : Animation 90 minutes

Pourquoi est-ce que les membres organiseraient des ateliers ? 

Dans les communautés en étoile (panoptiques) où un community manager ou un leader est au centre, les gens ne doivent pas prendre d’initiative, ils suivent le contenu ou la parole du leader.

Prenez la communauté Colibris de Pierre Rabhi qui compte plus de 330k personnes.

Si Pierre avait pris les initiatives, les membres n’auraient jamais eu envie d’en prendre. 

Pierre n’est pas là ? Il est à la tv ?

Il écrit son livre?

Ok, mais nous on bosse! 

Le leader ne doit pas prendre d’initiative.

C’est crucial.

Les membres organisent ces ateliers parce qu’ils ont envie de faire avancer les choses.

Quelqu’un rencontre un problème non résolu dans la formation ?

Alors il décide d’organiser un atelier sur ce sujet-là pour bénéficier de l’intelligence collective.

• Vous voulez écrire un livre ? Lancez un atelier sur “Comment écrire un livre”. 
  
  
• Vous avez du mal à gérer votre concentration au travail ? Lancez un atelier “comment gérer sa concentration au travail”. 
  
  
• Vous avez le syndrome de l’imposteur ? Lancez un atelier sur “Comment surmonter le syndrôme de l’imposteur”
  

Par exemple, dans la communauté Atomic, on a eu des ateliers sur : 

Mais on ne veut pas que notre atelier prenne du temps à s’organiser. Les gens n’ont pas le temps. 

J’ai vu des membres se fatiguer à organiser des ateliers.

Ils avaient préparé des slides, des exemples, des exercices, …

Non.

C’est pas ce qu’on veut. 

Ils peuvent être motivés la première fois, mais après, c’est trop alors ils ne le font plus.

C’est pourquoi vous allez faire fonctionner vos ateliers selon ce que j’appelle l’Animation 90 minutes.

L'animateur ne prend pas une seconde de plus à organiser l’atelier que l'animé.

En réalité, le seul rôle de l’animateur est de diriger la conversation.

Pas de présenter.

L’animation 90 minutes se base sur la création d’une conversation.

Voilà pourquoi ça ne prend pas plus de temps que pour l’animé.

Ce qui permet aussi de contrer l'objection du “j'ai pas le temps”.

“Ne t’inquiète pas, tu n’as rien à préparer avant, rien à faire après.”

Et de contrer l’objection du “je sais pas faire”.

“Participe à un atelier et tu verras comment faire.”

A mesure que des ateliers s’organisent, de plus en plus de personnes de la communauté sauront comment animer un atelier.

Jusqu’à ce que vous en ayez beaucoup… 

Ce qui crée une spirale positive, car + de participants = + d’animateurs = + d’ateliers = + de participants. 

Au début, ce sera vous qui devrez organiser le premier ou le 2eme atelier.

Ensuite, la machine s’enclenche et vous ne saurez même plus l’arrêter. 

Bon, avec les moments de rencontres synchrones et l’animation 90 minutes, on  a cassé la barre des 3 à 6 mois.

Mais vous ne voulez pas que votre communauté ne dure que 18 mois.

Vous voulez qu’elle dure des années. 

Voici pourquoi vous avez besoin de ces 2 nouvelles clés :

Clé n°3 : Les activités REPI 

Le problème des communautés, c’est que la vie est imprévisible : les gens se désengagent. 

• Ils ont d’autres préoccupations
  

• D’autres passions
  

• Manque d’intérêt
  
  

C’est normal !

Ce qu’il faut c’est un design de communauté pour que les gens puissent circuler entre les différents stades d’engagement de la communauté.

C’est-à-dire permettre aux gens, à la fois, de se désengager mais aussi aux autres de se réengager. 

Vous n’allez surtout pas essayer de courir après vos membres. 

C’est une erreur de français que de dire “on va réengager les membres”.

Ce qu’il faut, c’est permettre aux membres de s’engager. 

Dans toute communauté du monde, on observe 5 catégories de personnes :

• Les proactifs : ceux qui animent
  
  
• Les réactifs : ceux qui interagissent 
  
  
• Les observateurs : ceux qu’on ne voit pas mais qui suivent ce qui se passe
  
  
• Les inactifs : ceux qui ont oubliés qu’ils faisaient partie de la communauté
  
  
• Les non-membres : ceux qui ne font pas encore partie de la communauté
  

Faut bien comprendre que ces catégories sont des rôles, ce ne sont pas des catégories fixées dans le temps. 

C’est-à-dire qu’un proactif peut devenir un réactif.

Et qu’un réactif peut devenir proactif.

Les inactifs peuvent devenir observateurs, etc…

Les activités REPI ont pour but de permettre aux membres de se réengager naturellement sans que le formateur ou le community manager ne doive courir derrière eux. 

C’est une méthode de design de communauté qui les rend naturellement actives, c’est-à-dire qui ne nécessite pas d’intervention d’un community manager.

 

Il n'y a besoin de rien pour se désengager (juste de tomber dans l'escalier 😉 ).

Par contre si on veut que le flux ne soit pas seulement un flux de désengagement mais également un flux d'engagement, il faut que les 4 marches de l'escalier REPI soient présentes.

S’il manque une marche, c’est foutu.

Les moins actifs ne pourront jamais devenir plus actifs.

Ce qui finira par tuer la communauté.

REPI tient pour

• Rencontres
  
  
• Envoi d’invitations
  
  
• Espace de Partage
  
  
• Flux d’Information
  

Ce sont des activités qui vont être utiles pour toute la communauté, mais indispensables pour que chaque catégorie puisse monter de catégorie.

• Les rencontres de la communauté vont permettre aux réactifs de devenir proactifs (parmi les rencontres il y a les ateliers animés par les membres et les rencontres de communauté, ici on parle des rencontres de communauté)
  
  
• Les envois d’invitations vont permettre aux observateurs de devenir réactifs.
  
  
• Le partage de ressources va permettre aux inactifs de devenir observateurs. 
   
• Et les flux d’information vont permettre aux inactifs de devenir membres de la communauté. 

1) Les Rencontres de la communauté

Ce sont des moments de rencontre en présentiel ou en distanciel sans thématique particulière.

On veut rassembler les proactifs et les réactifs pour inciter les réactifs à devenir proactifs.

Ce qui est important ce n'est pas d'avoir tous les réactifs qui deviennent proactifs, mais que quelques réactifs deviennent proactifs pour compenser le flux naturel de désimplication.

C’est une rencontre informelle où vous allez inviter les réactifs à animer un atelier.

Les moments de rencontres deviennent indispensables pour que quelques réactifs deviennent proactifs. 

C’est le seul moment où vous bossez, en tant que leader de la communauté.

Il vous suffit d’organiser un appel zoom de 1h par mois pour faire la rencontre.

Et vous pouvez même le faire en présentiel, ça marche encore mieux.

2) Les envois d'invitations

Les invitations aux ateliers sont des petits messages envoyés à tous les membres de la communauté par email.

Il suffit de cliquer sur “accepter l’invitation” pour s'inscrire.

Ces envois d’invitations permettent aux membres “observateurs” de devenir “réactifs”.

3) Espace de partage

Ne faites plus de compte rendu : Produisez une ressource PENDANT la rencontre qui soit aussi utile aux participants (et à vous) qu'à tous ceux qui n'ont pas participé à l'atelier.

Cette ressource est alors publiée sur un espace de Partage accessible à tout le monde.

Cet espace de partage va être particulièrement intéressant pour les “inactifs”.

Les inactifs sont les personnes qui font partie de votre communauté mais qui ont oublié qu’ils l’étaient. 

L’espace de partage permet aux inactifs de comprendre en quoi consiste la communauté et de voir ce qui a été produit. 

L'espace de partage est une simple de page qui sert de "gare de triage" vers les informations sur la communauté, les ateliers et les ressources partagées de la communauté.

Voici celui de ma communauté Atomic Circle : 

Cet espace permet aux inactifs de devenirs observateurs. 

4) Flux d’Informations

Les non-membres ?

Ce serait bien qu’ils voient ce que fait la communauté.

Ça leur donnerait envie de la rejoindre.

Vous pouvez alors partager le contenu créé par votre communauté via un flux d’information comme une newsletter ou un post sur les réseaux sociaux. 

Les non-membres voient ainsi ce qui a été produit, se rendent compte que la communauté est active et auront envie de la rejoindre.

Le flux d’information permet aux non-membres de faire partie de la communauté.

Vous pouvez très mal faire 1, 2, 3 ou même les 4 activités REPI, c’est pas grave. 

Tant qu’elles sont toutes les 4 mises en place, c’est le plus important pour créer une communauté qui s’autogère et dure dans la durée.

Vous avez le droit de mal faire, vous n’avez pas le droit de ne pas faire.

Clé n°4 : Le “boosteur 100 membres”

Vous voulez avoir minimum 10 personnes très actives dans votre communauté car au-delà de 9 ça parait beaucoup. Dans l'article "The magical number seven, plus or minus two", le psychologue montre que la limite cognitive de mémoire de l'homme est 7 +- 2. 

Les membres n’auront pas l’impression que ce sont toujours les mêmes qui travaillent.

Et comme seulement 10% sont actifs en moyenne, l’objectif est d’atteindre les 100 membres.

Vous pouvez faire fonctionner votre communauté quand vous avez moins de 100 membres évidemment, entre 12 et 100 personnes, c’est ce que j’appelle un groupe intermédiaire et ça peut durer jusqu’à 2 ans sans trop de problèmes. 

Mais si d’ici-là, vous n’avez pas atteint les 100 membres, la communauté risque de s’essouffler.

Les membres auront l’impression que ce sont toujours les mêmes qui travaillent et donc que la communauté n’a pas vraiment d’intérêt à leurs yeux. 

❌Alors ils se désengagent.

Mais quand vous arrivez à 100 membres, vous êtes bon, vous êtes parti pour des années.

C'est le booster qui s'enclenche tout seul.

Donc vous n’avez rien à faire.

Vous devez juste faire attention d'arriver à 100 membres dans les 2 ans de votre communauté.

Après ça, vous êtes parti.

J’ai vu des communautés qui sont là depuis 10 ans.